Ma douce Audrina - V2 by Andrews Virginia C

Ma douce Audrina - V2 by Andrews Virginia C

Auteur:Andrews, Virginia C. [Andrews, Virginia C.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Drame
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Je jouais de mieux en mieux. Assise au piano dans le salon, j’avais l’impression d’être Maman, captivée par mon propre jeu, déçue par l’existence. Des choses me manquaient que je n’aurais su nommer.

Cet hiver-là, je restai souvent à la fenêtre à regarder tomber la neige. Cette nostalgie, ces désirs informulés, je voulais croire que c’était l’absence de Sylvia qui en était la cause. Quand elle viendrait vivre ici, je serais comblée. Pourquoi Papa ne voulait-il pas me dire ce qu’elle avait ? Était-ce si terrible ? Lui et ma tante tenaient donc tant à ménager ma sensibilité, comme ils disaient ?

Vera entra en trombe dans ma chambre, l’air froid encore accroché à son lourd manteau. Elle l’enleva et le jeta à la volée sur un fauteuil.

— Devine ce que j’ai fait ! explosa-t-elle.

Ses yeux étaient comme des charbons ardents. Elle avait les joues rouges. Il y avait des marques sur son cou. Des marques qu’elle me désigna :

— C’est les baisers qui font ça ! Et j’en ai comme ça sur tout le corps. Petite sœur, je ne suis plus vierge.

— D’abord, tu n’es pas ma sœur !

— Qu’est-ce que ça peut faire, je pourrais très bien l’être. Maintenant, assieds-toi et écoute ce qui se passe dans ma vie à moi, et compare avec la morne austérité de la tienne. J’ai vu un vrai homme tout nu, Audrina, un vrai, pas seulement sur un tableau ou une image. Et si poilu ! À le voir tout habillé, tu ne t’en douterais jamais ! Les poils descendent de la poitrine jusqu’au nombril et se rassemblent en un point et puis ils deviennent de plus en plus broussailleux jusqu’à…

— Arrête, je ne veux rien entendre !

— Mais moi, je veux que tu entendes. Je veux que tu saches ce que tu rates. Comme c’est beau d’avoir ces vingt-trois centimètres qui vous transpercent comme un poignard. Tu m’entends, Audrina ? Je l’ai mesuré… presque vingt-trois centimètres, et c’est dur et gonflé.

Je me ruai vers la porte, mais elle me barra le passage. Avec une force surprenante, elle me jeta par terre, puis se mit à califourchon sur moi.

Elle appuya sa chaussure sur ma poitrine :

— Il a un corps merveilleux, petite sœur, un corps vraiment fantastique. Ce que nous faisons te choquerait si fort que tu t’évanouirais… J’aime chaque seconde de ce que nous faisons ensemble. Je n’en ai jamais assez, jamais assez.

— Tu n’as que quatorze ans, chuchotai-je, sincèrement choquée.

— Bientôt quinze, dit-elle avec un rire dur. Pourquoi tu ne me demandes pas qui c’est mon amoureux ? Je te le dirai, tu sais, je te le dirai avec joie.

— Je ne veux pas le savoir. Tu mens comme tu respires… D’abord Lamar Rensdale ne voudrait pas d’une gamine comme toi.

— Qu’est-ce que tu en sais ? Parce qu’il ne veut pas de toi ? Et qui voudrait de toi, tu veux me dire ! À part un môme comme Arden ? Et encore parce qu’il se sent obligé de te protéger… et je pourrais t’en dire pas mal là-dessus.



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